Comment avez-vous rencontré la MC93 ?

Mon premier roman, Le Petit Terroriste, a été adapté en pièce de théâtre, avec Sara Llorca et Guillaume Clayssen. Ce projet fut présenté à Hortense Archambault, grâce à qui la pièce s’est jouée à la MC93. L’ambiance chaleureuse de ce théâtre, sa présence très importante dans une ville comme Bobigny où il n’y a pas beaucoup d’activité culturelle, m’ont encouragé à poursuivre la collaboration avec cette belle équipe et à faire cette résidence.

Pourquoi avoir choisi comme thème de votre résidence à la MC93 
« garder l’espoir » ?

Parce qu’avec tout ce qu’on vit en ce moment, de racisme, de malentendus, de violences, l’espoir est la meilleure façon de continuer sa résistance. Ce n’est pas un choix absurde, mais raisonnable. Qui pouvait imaginer pendant la deuxième guerre mondiale qu’un jour on oublierait toute cette violence et qu’on vivrait ensemble ? Les situations, même les plus dures finissent par passer, c’est pourquoi on peut garder l’espoir.

Est-ce que l’accompagnement de personnes qui ne sont pas habituées à écrire nourrit votre imaginaire ?

Bien sûr. Chacun·e a sa propre imagination, ses expériences, son style. Découvrir leurs centres d’intérêt et ce sur quoi ils ont envie d’écrire, me permet de vivre dans leur univers, et c’est inspirant.

Quel est votre rapport à Bobigny ?

J’ai appris la langue française à Bobigny, et j’y ai vécu pendant un an, je ne parlais pas bien la langue d’Éluard. Ce retour à Bobigny, après ces années, et grâce à la rencontre avec les participant.e.s, m’a permis de connaître mieux la ville, son histoire, et ses problèmes actuels.

Le roman issu de cette résidence sur lequel je travaille actuellement se déroulera à Bobigny.

C’est l’histoire d’un réfugié qui trouve une chambre à Bobigny, il cherche une vie simple, mais une rencontre avec sa voisine, l’amène à découvrir un autre visage de la ville, imprévu et surprenant…
 

L'entretien a été réalisé par Olivia Burton en octobre 2020.